La Route Interaméricaine au prisme de l'intégration régionale : vers un décloisonnement progressif des frontières de l'Amérique centrale

Dossier  : Réseaux et frontières. Géopolitiques (I)
Par Lucile Medina-Nicolas
Français

Résumé

Le nom d’Interaméricaine désigne le segment centraméricain de la mythique route Panaméricaine dont l’asphalte traverse les deux Amériques, de l’Alaska à la Patagonie chilienne. Sur quelque 3 000 kilomètres (sans compter la section mexicaine), la route Interaméricaine est elle-même l’axe de communication principal de l’Amérique centrale. Elle se pose comme l’unique axe régional qui recoupe l’ensemble des frontières de l’Amérique centrale, une sorte de colonne vertébrale décloisonnant l’isthme autour de laquelle s’articulent ensuite les réseaux nationaux. Cet article se propose d’analyser les circonstances de sa conception comme les options qui se posent aujourd’hui. L’ensemble apparaît intimement lié aux évolutions du contexte géopolitique régional sur cette bordure de la « Méditerranée américaine ». La réalisation de ce corridor routier, impulsée par les Etats-Unis et confortée dans les années 1960 par la création du Marché Commun Centraméricain (MCCA) a pâti à partir des années 1970 des conflits politico-militaires faisant des frontières des fronts stratégiques. Aujourd’hui, quels sont les enjeux auxquels l’Interaméricaine se trouve confrontée ? Deux apparaissent cruciaux, à deux échelles de réflexion différentes. Le premier engage l’avenir de l’Interaméricaine en tant qu’axe privilégié des échanges régionaux centraméricains et support de l’intégration réactivée. Le second relève d’une dimension géopolitique plus large que la simple sphère régionale : il concerne l’ouverture du Tapón du Darién à la frontière du Panama et de la Colombie, où un tronçon de route manque pour assurer la continuité de l’axe panaméricain.

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