La réingénierie québécoise version municipale
Résumé
Les dernières élections québécoises ont porté au pouvoir l’équipe libérale dirigée par Jean Charest. Lors de son discours inaugural, le Premier ministre du Québec a annoncé la mise en place d’un vaste programme de réingénierie de l’appareil public québécois, marqué par une vision conservatrice du rôle des pouvoirs publics. Ce programme articulé autour de six grands chantiers de réorganisation, s’éclaire à la lumière de projets de loi déposés en juin 2004. Or, l’étude de trois projets de loi permet de noter que les instances municipales seront au premier rang des organismes publics mis à contribution. L’ensemble des réseaux techniques de services publics des municipalités, depuis l’eau, les ordures, les services de prévention des incendies jusqu’aux réseaux routiers et de transport en commun, pourront être soumis à un régime de financement qui permettrait tant au gouvernement provincial que fédéral, d’imposer des conditions de partenariats avec public-privé. La diversification promise des sources de financement pour les instances locales du Québec pourrait bien être un cadeau empoisonné, tant pour les autorités locales que pour les populations desservies par les réseaux.