Grands projets et utopies pour les métropoles au Japon

Dossier « Paquebots urbains »
Par Éric Baye
Français

Résumé

En partie sur la base des résultats d’une recherche conduite en 2001 sur les programmes technologiques et la ville au Japon, cet article commence par rappeler la relation forte entre la société japonaise et la technique, puis la technologie. Cette relation touche depuis la fin du XIXe siècle la ville et les réseaux urbains. Elle est plus manifeste encore depuis les années 1960 et a pris une dimension économique nouvelle avec l’intérêt des grands groupes, industriels, financiers, opérateurs de réseaux, pour les projets urbains. L’article envisage deux formes de développement spécifiques de cette relation. La première renvoie aux grands complexes urbains, ceux notamment conçus autour des gares ou des zones littorales, et stimulés par le développement de l’industrie de la communication. Ces projets font en même temps écho aux mutations d’une société en mal de « post industrialisation » tout en misant sur un consumérisme effréné, qu’il soit de biens ou de loisirs. La seconde renvoie aux utopies urbaines qui ont fleuri au Japon depuis les années 1970, et qui ont été stimulées par la période de prospérité des années 1980 ; l’article en considère deux : les villes compactes, avec les hyper buildings, et les villes flottantes, avec le projet Mega-float. En conclusion, l’article estime que ces manifestations, grands complexes urbains ou utopies urbaines, ne peuvent être uniquement rangées au rayon des caprices d’une société convaincue que la croissance économique serait éternelle. Les espoirs mis dans le rapport de la ville à la technologie au Japon renvoient à des traits culturels profonds. Avec ou sans crise, l’archipel devrait à cet égard rester un lieu privilégié d’imagination.

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