Les déchets post-catastrophes en milieu insulaire : une gestion contrainte par les proximités

Par Hélène Beraud, Mathieu Durand, Jeanne Perez, Roxana Popescu
Français

Les conséquences d’une catastrophe naturelle sur le réseau de gestion des déchets et son fonctionnement ont été assez peu analysées pour de petits territoires insulaires. La littérature montre l’importance des solidarités territoriales dans la gestion des déchets post-catastrophes à travers des échanges de flux entre territoires impactés et non impactés. Or les espaces insulaires présentent la particularité d’être moins connectés aux infrastructures de traitement localisées sur d’autres territoires. La question de l’échelle territoriale et de la proximité dans la gestion des flux de déchets est ainsi mise en exergue dans ce contexte insulaire. En s’appuyant sur le cas de l’île de Saint-Martin après l’ouragan Irma (2017), il sera montré que différents registres de proximité, notamment les proximités spatiale, politico-administrative et relationnelle, offrent une grille de lecture et de compréhension des réorganisations du service de gestion des déchets en période post-catastrophe. Par exemple, l’éloignement physique et institutionnel de Saint-Martin par rapport à la Guadeloupe (dont elle dépend encore en partie institutionnellement) et la métropole française, ont été des facteurs aggravants de la crise. À l’inverse, la proximité relationnelle entre des acteurs publics et privés de l’île, en dehors même du champ de compétence des déchets, a joué un rôle important dans la restructuration du réseau.

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