Inondations et ville à San Jose (Costa Rica) : la crise comme moteur des réseaux techniques et politiques
L’article propose d’analyser la relation entre crise, réseau urbain et community organizing à l’ère de l’anthropocène à partir de l’étude des inondations urbaines à San José, capitale du Costa Rica. Fondé sur une enquête qualitative, il montre d’une part que le réseau d’assainissement de la capitale costaricienne s’est constitué au cours du XXe siècle, par crises successives, transformant des cours d’eau en collecteurs d’eaux pluviales et d’eaux usées. La crise constitue un moteur de développement du réseau d’assainissement, qui atteint ses limites au tournant du XXIe siècle. Dans le même temps, l’aire métropolitaine s’est significativement étendue et les possibilités d’interventions matérielles pour fluidifier le système semblent limitées. Les nouvelles crises deviennent moteur d’une appropriation socio-politique de l’infrastructure, par le déploiement d’un réseau d’alerte riverain sur la plateforme Whatsapp à l’échelle d’un segment du système, la rivière Ocloro. Ces pratiques de résilience consistent non pas en des interventions matérielles, mais en une appropriation politique par les habitants impactés par les épisodes d’inondations, qui introduisent des nouvelles façons de discuter des modes de gestion de l’infrastructure, de leur renouvellement dans un contexte urbain en tension.
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