Changements techniques en assainissement urbain : l’expérience des « techniques alternatives » dans l’agglomération lyonnaise (1990-2010)
Cet article porte sur les processus de changements techniques à partir de l’exemple des techniques alternatives. Il s’appuie sur deux études de cas dans l’agglomération lyonnaise : le parc technologique de Porte des Alpes à Saint-Priest et le parc Jacob Kaplan à Lyon. L’enquête implique des entretiens auprès des acteurs mobilisés dans les projets d’aménagement des parcs et une analyse de la documentation produite pour ces projets. Bien que les techniques alternatives se soient développées depuis les années 1970 et qu’elles se révèlent efficaces pour la gestion des eaux pluviales, elles peinent à se banaliser totalement. Afin de mieux comprendre les processus de banalisation et les difficultés qu’ils soulèvent, nous nous intéressons au rôle de la morphologie sociale dans ces processus. Les études de cas montrent que les techniques alternatives s’adossent aux espaces publics urbains et aux réseaux d’assainissement via leurs organisations, leurs usages et leurs éléments techniques. C’est de cette manière que la morphologie sociale participe à la diffusion de ces dispositifs. En dépit d’une certaine diffusion, les techniques alternatives et leurs promoteurs ne parviennent pas à trouver une organisation adéquate dans cette morphologie sociale, ni à la faire évoluer pour en constituer une. De fait, les techniques n’ont pas d’organisation stable et régulière pour leur gestion. Cette organisation est négociée à chaque projet d’aménagement. Le recours à la morphologie sociale dans notre analyse ouvre des pistes pour penser des projets et des politiques, qui considèrent ensemble les nouveaux objets et les moyens nécessaires à leur existence et qui pourraient être ainsi mieux à même de répondre aux crises actuelles, notamment environnementales.
- changements techniques
- techniques alternatives
- morphologie sociale
- Lyon