Quand Citroën et Renault exploitaient des autocars : nouveaux entrants et réseaux anciens dans l’agglomération parisienne des années 1930
Alors que la mobilité voit aujourd’hui se démultiplier les offres portées par des acteurs venus de différents horizons, que les marchés s’ouvrent à la concurrence et que l’agglomération parisienne entend basculer dans une nouvelle échelle du fait du Grand Paris Express, cet article propose un retour sur l’un des premiers épisodes historiques où un tel mélange s’est opéré : les années 1930. Sur fond de crise économique, qui impose aux constructeurs automobiles de trouver de nouveaux débouchés, et de crise urbaine, marquée par l’essor d’une banlieue mal desservie, c’est le cadre alors établi des services publics qui se trouve remis en cause par la nouvelle concurrence des autocars Citroën et Renault. Les deux constructeurs, déploient une logique nouvelle très volontariste, venue de l’industrie automobile, dans un monde marqué par des logiques d’exploitant peu enclins à prendre des risques. Mais la résistance institutionnelle qui s’oppose à l’essor de leurs services finit par céder et par les intégrer, peu ou prou, dans le périmètre de l’offre de transport, redéfini par la politique de coordination entre rail et route alors à l’œuvre. Ce faisant, elle contribue ainsi à repousser l’autre forme de concurrence nouvelle, plus sauvage et moins identifiable, que représentent les taxis collectifs, eux aussi suscités par la crise économique.
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