Analyse diachronique de la croissance du réseau ferroviaire français entre 1860 et 1930 : entre expansion connexionniste et sélection hiérarchique ?

Par Christophe Mimeur, Thomas Thévenin
Français

L’irruption du chemin de fer au cours du XIXe siècle en France a permis d’élargir l’horizon spatio-temporel en créant un choc d’accessibilité. Si l’infrastructure ferroviaire s’est largement diffusée dans sa phase de croissance dans l’ensemble du pays entre 1860 et 1930, la « révolution de la vitesse » permise par le train est loin d’être homogène. Cet article propose d’interroger ces deux dimensions du réseau ferroviaire français dans une perspective géohistorique et quantitative. Il s’agit de montrer la force des phénomènes de hiérarchisation et de sélection dans le façonnement du réseau, tant d’un point de vue spatial que temporel. Pour cela, nous utilisons le formalisme des graphes grâce à la base de données FRANcE (French RAilway NEtwork), qui renferment des informations sur l’extension spatiale du réseau ainsi que sur les vitesses moyennes de chacun des tronçons. Nous utilisons la théorie des graphes pour identifier des principes universels de la science des réseaux et étudier leur inscription dans les territoires traversés. Ces résultats permettent de dresser une « fresque » du développement du chemin de fer : l’accès précurseur des places urbaines les plus dynamiques, l’identification d’axes structurants du réseau dont l’itinéraire peut parfois paraître surprenant, et la mise en place progressive de sous-réseaux. Ce travail participe à la construction d’un instrument de recherche permettant d’explorer les mutations socio-économiques à toutes les échelles, dont les temporalités peuvent être adaptées.

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