Vers la reterritorialisation du réseau d’approvisionnement alimentaire parisien ? Trois approches de la mobilisation des proximités
L’approvisionnement alimentaire urbain est un service régi par des réseaux : il procède de logiques infrastructurelles et de jeux d’acteurs qui gouvernent la subsistance des citadins. Ce réseau est aujourd’hui mondial et dominé par la sphère commerciale privée. La médiatisation du développement durable influence le domaine alimentaire, au même titre que d’autres services urbains. Regrettant l’internationalisation des hinterlands et le cloisonnement, voire l’opacité, des sphères du système alimentaire, des acteurs se mobilisent pour une reterritorialisation du réseau d’approvisionnement : ils convoquent ou recherchent des formes renouvelées de proximités tant spatiale que relationnelle, notamment pour améliorer la performance du métabolisme urbain. Ainsi, la quête d’une gouvernance reterritorialisée du réseau et intégrant systèmes productifs et bassins de consommation fait naître moult initiatives dont nous examinons ici trois cas dans la métropole parisienne. Ces démarches relèvent de l’alternative, par leur opposition au système alimentaire densément réticulé, ou de l’hybridation, par un renouveau des pratiques inhérentes au réseau dominant. Il s’agit de caractériser l’appropriation de la notion de proximité par les acteurs qui les commandent et d’évaluer leur capacité consécutive à transformer, plus ou moins radicalement, le réseau de l’approvisionnement alimentaire parisien.
Mots-clés
- approvisionnement alimentaire
- Paris
- proximités
- reterritorialisation
- grande distribution
- approvisionnement alternatif
- marchés urbains