Infrastructures of excess: Politics of biometric and data-based citizenship in Pakistan’s cash transfers program
Infrastructures de l’excès : politiques de la citoyenneté biométrique et fondée sur les données dans le programme de transferts monétaires au Pakistan
Quels types de subjectivités politiques sont produites par les régimes de protection sociale basés sur le numérique et les données ? Cet article aborde cette question en conceptualisant les programmes de transferts monétaires au Pakistan – connus à divers moments sous les noms de Benazir Income Support Programme (BISP) et Ehsaas Kafalat Programme (EKP) – comme une infrastructure d’inclusion qui structure les subjectivités politiques des femmes et leurs expériences du Programme et de l’État pakistanais. À travers de recherches ethnographiques menées entre 2019 et 2022 sur les sites de paiement où les femmes bénéficiaires se rendent pour recevoir leurs allocations régulières à Lahore,, émerge une image profondément contradictoire des implications du BISP/EKP pour la citoyenneté des femmes : en tant que principales bénéficiaires, elles semblent gagner en termes de citoyenneté formelle, mais celle-ci est largement fragilisée par les mécanismes et les processus à travers lesquels elles interagissent avec l’État et son infrastructure d’inclusion. Bien que ces programmes promettent un accès aux droits et aux prestations – notamment les allocations en espèces – en pratique, compte tenu des démarches longues et complexes que ces femmes doivent affronter, les technologies numériques et fondées sur les données semblent s’être transformées en une infrastructure de l’excès.
Mots-clés
- biométrie
- infrastructures d’indentification
- technologies et bases de données
- BISP
- Pakistan