« Nous l’avons fait nous-mêmes » : la citoyenneté au prisme des infrastructures de mobilité dans les quartiers populaires des périphéries de Lima
Cet article interroge la notion de citoyenneté dans les quartiers périphériques de Lima au prisme des infrastructures de mobilité. Moins étudiées que la question du logement ou des services essentiels comme l’eau et l’électricité, ces infrastructures représentent pourtant une nécessité prégnante et traduisent d’importantes des inégalités socio-spatiales. Nous mobilisons le concept de citoyenneté infrastructurelle pour analyser les relations entre les habitants et l’État et leur évolution dans le temps. Plutôt qu’un acquis universel, nous montrons l’existence d’une citoyenneté différenciée et d’un processus de construction de la citoyenneté par le bas, qui résultent d’un certain contrat social entre l’État et les habitants des quartiers périphériques. L’article met alors en évidence les temporalités dans lesquelles s’exprime ou s’acte la citoyenneté en lien avec les infrastructures, en termes d’accès, de construction ou de maintenance. Au-delà du face-à-face citoyens/État sous-entendu par la définition juridique de la citoyenneté, il souligne aussi les formes multiples de l’État (selon les niveaux d’action) et des implications citoyennes. Nous interrogeons finalement la place de l’informel, notamment à travers les processus d’autoconstruction et le transport « populaire », dans la production urbaine et comme forme de construction d’une citoyenneté par le bas.
Mots-clés
- citoyenneté
- infrastructures de mobilité
- ville populaire
- contrat social
- métropoles latino-américaines
- Lima