Lisbon Water regimes: Politics, Environment, Technology and Capital (1850-2010)

L'eau urbaine en Europe et en Amérique du Nord  : origines et développements
Par Tiago Saraiva, Luísa Schmidt, João Pato
Français

Régimes de gestion de l’eau à Lisbonne: Politique, Environnement, Technologie et Capitaux (1850-2010)

Prenant le cas de Lisbonne, cet article présente quatre régimes de gestion de l’eau – libéral, républicain, fasciste et démocratique – définis par des combinaisons historiquement différenciées de la politique, de l’environnement, de la technologie, et des capitaux.
Partant des propositions de l’écologie politique urbaine, nous soutenons que l’eau doit être considérée comme constitutive de la sphère politique, au lieu de ne voir sa gestion et son infrastructure que comme un reflet du contexte politique général. Le secteur de l’eau a largement contribué à donner le sens de ces régimes politiques: le libéralisme et les entreprises privées, en étroite relation avec l’État, poussant les habitants de Lisbonne à se transformer en consommateurs; la république et l’émergence dans l’espace public d’une contestation de masse et d’un pouvoir biomédical; le fascisme et la juxtaposition de capitaux privés et de l’autoritarisme étatique; la démocratie et l’accès universel à l’infrastructure en lien avec la bureaucratie de l’Union européenne.
Nous suggérons que chaque régime de l’eau correspond à un arrangement non prédéterminé échappant aux déterminismes traditionnels du service urbain de l’eau, tels que la séquence linéaire des réseaux pré-modernes, de la ville moderne en réseau, et les valeurs post-matérielles. Le paysage urbain est vu comme un palimpseste dans lequel de nouvelles couches de complexité historique sont ajoutées aux dynamiques historiques précédentes, sans que ces dernières disparaissent totalement.

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