Providing a municipal infrastructure: how did Paris and Milan finance their water and sanitation infrastructure (1853-1925) ?

L'eau urbaine en Europe et en Amérique du Nord  : origines et développements
Par Olivier Crespi Reghizzi
Français

L’extension d’une infrastructure municipale clé: comment Paris et Milan financèrent leurs infrastructures d’eau et d’assainissement (1853-1925)?

Les Services Publics d’Eau et d’Assainissement (SPEA) sont fortement capitalistiques, particulièrement dans la phase initiale d’expansion des réseaux. Comment les villes européennes ont-elles financé les infrastructures urbaines d’eau et d’assainissement dans la phase initiale de création de SPEA « modernes »? Quels ont été les instruments financiers mobilisés pour couvrir les importants coûts d’investissement sur le court terme? Qui a été le payeur de long terme? Cet article analyse comparativement l’histoire du financement des SPEA à Paris et à Milan depuis leur création comme services « modernes », au milieu du XIXe à Paris et en 1888 à Milan, jusqu’en 1925. L’analyse est basée à la fois sur la littérature existante et sur des sources primaires de données (en particulier les comptes annuels de chacune des deux municipalités).
Dans les deux villes, les SPEA se développèrent sous maîtrise d’ouvrage municipale. Une infrastructure complexe fut réalisée à Paris car l’eau disponible localement n’était pas de qualité suffisante. Cet ensemble d’infrastructures incluait des canaux et des aqueducs gravitaires, des réseaux d’eau et des collecteurs d’assainissement, des stations de potabilisation et des champs d’épandages. Au contraire, la ville de Milan possédait une nappe phréatique abondante et, de ce fait, seule une infrastructure plus basique fut nécessaire.
Cet article identifie et décrit la grande variété des modalités de financement qui furent utilisées: budget municipal – impôt général, partenariats publics-privés, obligations municipales et outils de captation de la plus-value foncière. L’équilibre financier du SPEA est analysé. L’allocation des coûts sur le long terme est également discutée. Les caractéristiques des emprunts (taux fixe et longue maturité), l’inflation et les mécanismes de captation de la plus-value foncière ont permis d’absorber une partie significative des coûts d’investissement.

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