« État délinquant » ou modèle déviant ?

Dossier  : Réseaux et frontières. Géopolitiques (II)
Retour sur le non-respect du traité international de partage de la ressource en eau du Syr Darya
Par Raphaël Jozan
Français

Résumé

Depuis l’éclatement de l’URSS, la communauté internationale a retenu l’eau comme enjeu du développement économique de l’Asie centrale post-soviétique et notamment du bassin du Syr-Darya et a fortement promu la coopération régionale dans ce domaine. À ce titre, plusieurs modèles hydro-économiques ont été construits pour optimiser le partage de l’eau de Toktogul, le plus gros barrage hydro-électrique du bassin, construit en 1976 au Kirghizstan pour l’irrigation en aval. Le 17 mars 1998, les pays concernés ont signé un accord-cadre, destiné à entériner des accords de troc « eau contre énergie » entre pays amont et pays aval, dont l’optimum a été montré par les travaux de modélisation. Mais près de dix ans après la signature de cet accord, l’échec est patent notamment parce que l’Ouzbékistan ne participe plus aux négociations, alors qu’il est le pays aval qui devrait avoir le plus besoin de l’eau du barrage de Toktogul.
Le papier tente d’expliquer rationnellement la position ouzbek en montrant que Tachkent n’a pas tant besoin d’eau. Malgré les apparences et en l’état actuel de la maîtrise hydraulique de l’eau du bassin, l’Ouzbékistan est également un pays amont. De plus, l’eau n’est pas le principal facteur contraignant la production agricole. Ainsi, l’article tente d’expliquer que le « non-respect » de l’accord international est d’abord une déviance du modèle par rapport au réel, avant d’être une déviance de l’Ouzbékistan.

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