Réseau : bilans et perspectives
Résumé
Il y a plus de vingt ans était créé en France le Groupe Réseaux, dont la présente revue Flux est l’héritière intellectuelle. Rassemblant des chercheurs de toutes disciplines et des hommes d’entreprise, ce groupe voulait promouvoir des travaux transversaux sur les réseaux techniques : eau, transport, énergie, télécommunications… Sa filiation initiale était double : l’urbanisme et l’histoire des villes ; les réflexions Science, Technologie, Société. L’actualité des décennies 1980 et 1990 l’a incité à s’intéresser aux processus de libéralisation. Ses coopérations avec les spécialistes des macro-systèmes techniques l’ont poussé à affiner ses analyses sur la morphogenèse des réseaux. Le Groupe Réseaux s’est en revanche peu mobilisé sur les questions méthodologiques. Et, paradoxalement, les géographes ont moins adhéré à la démarche que les historiens, sociologues, économistes et ingénieurs.
Parallèlement, la notion de réseau connaissait un succès foudroyant dans les mondes tant académiques que professionnels. Internet aidant, tout se mit à fonctionner en réseau. Certains firent du réseau le nouveau paradigme du monde contemporain ; ils furent accusés d’idéologues. Un sursaut méthodologique paraît seul à même de permettre une réappropriation de la « boîte à outils » du réseau, afin de réinvestir avec de nouvelles interrogations et grilles d’analyse les thématiques structurantes des sciences sociales. Les matériaux aptes à établir les fondements d’une solide socio-économie des réseaux techniques sont pour leur part disponibles.