La qualité des eaux souterraines l'échec des réglementations

Dossier  : Eau  : le temps d'un bilan
Par Gérard Miquel, Jean-Claude Deutsch, Michel Meybeck, Antoine Montiel, Jean-Luc Vasel
Français

Résumé

Classiquement, la pollution des eaux souterraines a trois origines : industrielle, domestique et agricole. La plus préoccupante aujourd’hui est la dernière. Une dégradation très sensible de la qualité des eaux de captage est constatée depuis quelques années, mais il faut la relativiser par rapport aux normes de qualité. Or celles-ci sont nettement trop sévères par rapport aux problèmes de santé publique, que ce soit pour les nitrates ou les pesticides. D’ailleurs, pour ces derniers, le risque réside surtout dans les métabolites. Le problème de contamination bactérienne est par ailleurs négligé. En fait, cette dégradation conduit moins à un risque de santé publique qu’au constat d’un triple échec des politiques publiques : celui du cadre légal et réglementaire, celui des architectures institutionnelles et celui des interventions.
Le bilan de l’état des dispositifs de forage en France en est une illustration. Il est clair que l’on connaît très mal aujourd’hui non seulement le nombre de forages et leur qualité, mais aussi l’emplacement des forages qui ont été abandonnés. De ce fait, un certain nombre de risques sont encourus alors que l’on aurait théoriquement les moyens d’y faire face. Ces risques sont qualitatifs : la dégradation de la qualité peut provenir de l’usage d’un ancien forage dont on se sert en puits perdu ou de la mise en communication accidentelle de deux nappes de qualité différente, ou encore d’intrusion d’eau salée Ils peuvent être quantitatifs avec le non-renouvellement de la nappe par surexploitation.
Toute réforme dans ce domaine doit s’inspirer de deux impératifs : la simplicité et l’efficacité.

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