Gouvernance autonome des réseaux à Rome, Semarang (Indonésie) et en Ile-de-France : la fragilisation des communs dans le temps long

Par Hélène Nessi, Julien Birgi, Joël Idt, Margot Pellegrino
Français

Cet article s’intéresse à la gestion commune des infrastructures en réseau. Cette forme de gestion des services urbains collectifs, échappant à la dichotomie publique/privée, répond à une logique des communs et interroge cette notion. A partir de deux approches des formes d’organisation alternatives, l’une fondée sur une entrée économique et juridique (Ostrom, 1990), l’autre sur une entrée philosophique et sociale (Laval, Dardot, 2014), nous analyserons trois exemples d’organisations en France, en Italie et à Java. Pour ces trois cas, nous considérons que l’infrastructure en réseau (d’eau potable, d’assainissement, de distribution d’énergie, de voirie) est l’objet matériel autour duquel se structure une institution (Ostrom, 1990 ; Coriat, 2013) ou des actions collectives (Laval, Dardot, 2014). Nous interrogeons ainsi l’émergence de nouveaux modes de gouvernance dans la production et/ou la gestion des réseaux, et leur évolution dans le temps long. La matérialité du réseau implique des phases successives de conception/planification, de mise en place, puis de gestion. Chacune de ces étapes forge ou érode les communs dans un rapport plus ou moins conflictuel avec la puissance publique, dans des contextes où la gestion des réseaux relève plus ou moins fortement de l’intérêt général. L’analyse de leurs conditions d’émergence, leurs évolutions et leurs difficultés d’articuler micropolitique et macropolitique nous amène également à interroger les imbrications entre intérêts individuels et émancipation collective.

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