Vers une gestion circulaire des matières inertes issues de la démolition et des travaux publics en région parisienne : une lecture croisant transition sociotechnique et approches territoriales

Par Agnès Bastin
Français

Différents acteurs expérimentent des circuits de ré-usage des matériaux de construction et de démolition, principaux déchets urbains solides. L’article propose une analyse des processus de changement des pratiques de gestion de ces matières vers davantage de circularité en Île-de-France à partir du cadre théorique des transitions sociotechniques, en particulier de l’approche multiniveaux (MLP). Celle-ci permet de distinguer les acteurs en jeu entre paysage, régime et niche. Elle est ici envisagée de manière critique, comme une ossature à partir de laquelle sont combinées des approches géographiques, politiques et métaboliques. Ce croisement permet de mieux saisir le rôle de l’espace dans les transformations observées à la fois comme facteur de stabilité et de changement de régime. À partir d’entretiens et d’observations menés auprès de représentants d’entreprises, de fédérations professionnelles, d’acteurs publics et de porteurs d’expérimentations, l’article montre que l’espace participe à des processus de verrouillage du régime actuel via l’ancrage institutionnel et territorial des filières économiques de gestion des déchets inertes mais qu’il est aussi un facteur de transformation à tous les niveaux de la MLP. Les transformations du régime et du métabolisme sont encouragées par des « chocs spatiaux », des déséquilibres territoriaux et s’appuient sur des niches territorialisées.

  • économie circulaire
  • transition sociotechnique
  • MLP
  • déchets de construction
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